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Programmes dintégration au marché du travail destinés aux prestataires de lassistance-emploi (aide sociale)
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Programme
Mesures, programmes et services daide à lemploi.
Programme dassistance-emploi.
Aide aux parents pour leurs revenus de travail (APPORT).
Description
La Loi sur le soutien du revenu et favorisant lemploi et la solidarité sociale, adoptée en 1998, prévoit des mesures, programmes et services visant à favoriser lautonomie économique et sociale des personnes et à les aider dans leurs démarches dintégration, de réintégration ou de maintien en emploi.
Ces mesures, programmes et services d'aide à lemploi sont liés aux différents volets relevant dune politique active du marché du travail, à savoir la préparation à lemploi, linsertion et le maintien en emploi, la stabilisation de lemploi et la création demploi.
La raison dêtre des programmes dintégration
Au Québec, le développement de l'employabilité des prestataires de la sécurité du revenu n'est pas une préoccupation nouvelle.
- Les premières «mesures de relance», mises sur pied en 1984, visent à trouver des solutions face au chômage endémique qui sévit chez les jeunes et à rendre les jeunes prestataires plus compétitifs sur le marché du travail. Le ministère de la Sécurité du Revenu met en place trois mesures de relance : rattrapage scolaire, travaux communautaires et stages en milieu de travail.
- Cinq ans plus tard en 1989, cest lentrée en vigueur de la Loi sur la sécurité du revenu. Il sagit dun virage important. Ce n'est plus l'âge qui détermine le niveau d'aide financière, mais bien la situation du prestataire. La nouvelle structure des barèmes comporte une incitation à participer.
- En juin 1995, la Ministre Blackburn amorce une réforme en profondeur du régime de la sécurité du revenu et à la fin de 1996, il y a dépôt du livre vert intitulé Un parcours vers l'insertion, la formation et l'emploi. Cette nouvelle réforme est devenue nécessaire en raison de laugmentation considérable du nombre de chômeurs et chômeuses à la sécurité de revenu. Ce phénomène est attribuable à la hausse du chômage, aux emplois précaires, aux nouvelles compétences exigées par le marché du travail de même quà l'étendue du travail et de la consommation «au noir».
Ce livre vert précise les grandes orientations de cette nouvelle réforme :
- intégrer la main-d'oeuvre prestataire de la sécurité du revenu à l'ensemble de la main d'oeuvre québécoise;
- privilégier les mesures actives;
- favoriser le passage vers le statut de travailleur et travailleuse;
- intensifier les actions préventives;
- améliorer l'équité entre les prestataires et les travailleurs à faible revenu;
- redéfinir les obligations de la collectivité en ce qui concerne la réinsertion à l'emploi des prestataires par rapport au développement de l'emploi;
- assurer une plus grande prise en charge des services au niveau local.
La Loi sur le soutien du revenu et favorisant lemploi et la solidarité sociale, adoptée en 1998, est venue concrétiser ces orientations en prévoyant une amélioration de loffre des mesures visant à soutenir les personnes dans leurs démarches dintégration, de réintégration ou de maintien en emploi.
Les activités du programme
Lactivité principale
Lactivité principale est de faciliter la (ré)insertion sur le marché du travail.
Un éventail de mesures offre aux prestataires de laide sociale des services dinformation, dorientation, et de placement susceptibles de les aider à occuper un emploi.
Le ministère peut aussi proposer aux prestataires de réaliser certaines activités dans le cadre dun «parcours individualisé vers linsertion, la formation et lemploi». Il peut sagir dactivités de préparation à lemploi, telle la formation générale ou spécifique, dactivités dinsertion ou de maintien en emploi ou encore de soutien à la création demploi, notamment par le travail autronome. Ces activités sont offertes par les services publics demplois qui sont administrés par Emploi-Québec, une unité autonome de service faisant partie du ministère de lEmploi et de la Solidarité sociale. Ces activités peuvent aussi être offertes aux prestataires de lassurance-emploi et, dans certains cas, à dautres personnes qui ne disposent pas des ressources suffisantes pour subvenir à leurs besoins durant une période de participation à une mesure active.
La mesure Services daide à lemploi
La mesure Services daide à lemploi vise les objectifs suivants:
- Aider les personnes en démarche demploi à préciser leurs besoins en matière demploi ou de formation ;
- Fournir les outils et les moyens aux personnes en démarche demploi par loffre de services de placement ou daide-conseil à la recherche demploi.
Cette mesure regroupe uniquement des activités de courte durée et périphériques au placement. Tous les prestataires de laide sociale peuvent être admissibles à ces services. Ceux-ci peuvent sinscrire ou non à lintérieur dun Parcours individualisé vers linsertion, la formation et lemploi.
Les principales activités et services offerts sont:
- les sessions dinformation sur le marché du travail;
- les services dorientation professionnelle;
- les activités daide à la recherche demploi et notamment lapproche club de recherche demploi;
- les activités daide au placement dont les activités de mise en mouvement (Motivaction);
- lévaluation psychosociale;
- la détermination des besoins et laccompagnement;
- les services daide à lemploi spécialisés et complémentaires tels les services demploi offerts en région éloignée et les services demploi sadressant à des clientèles spécifiques.
Ces activités ont une durée de moins de 180heures.
Les activités et services peuvent être offerts par des intervenants externes, en complémentarité avec ceux du centre local demploi (CLE).
La mesure Projets de préparation à lemploi
La mesure Projets de préparation à lemploi vise à permettre à des personnes défavorisées au plan de lemploi dacquérir ou de développer des compétences personnelles et des compétences liées à linsertion au marché du travail au moyen de la réalisation dactivités intégrées de préparation et dinsertion en emploi.
Cette mesure permet de réaliser des activités intensives, variées, adaptées et intégrées de développement de lemployabilité offertes par des intervenants externes. Cette mesure, en plus du volet général, comporte quelques activités particulières soit les «Entreprises dinsertion», les «projetsJeunes volontaires» et les «Stages en milieu de travail ou autres expériences socioprofessionnelles à létranger».
Les prestataires de laide sociale peuvent être admissibles à ces services. Ces personnes doivent avoir été identifiées défavorisée au plan de lemploi, dans le cadre du processus de détermination des besoins et daide-conseil.
Les principales activités et services offerts sont:
- la mise à niveau et la formation dappoint;
- lévaluation psychosociale;
- lacquisition et le développement de compétences personnelles et sociales liées à lemploi;
- les sessions dinformation sur le marché du travail;
- les services dorientation professionnelle;
- les activités daide à la recherche demploi;
- les activités daide au placement;
- les stages en entreprise (sous la supervision de lintervenant externe offrant le service);
- les activités de production en milieu de travail (Entreprises dinsertion).
Les projets sont normalement offerts par des ressources externes. Celles ci doivent offrir plusieurs des services ou des activités de façon intégrée et conforme à un plan dintervention global et structuré. Elles doivent aussi, en règle générale, favoriser une approche de groupe à lintérieur de son intervention, prévoir des activités de stage pratique et offrir des services de soutien et de suivi pendant au moins douze semaines aux participants qui ont complété leurs activités, que ces derniers soient en emploi ou non.
Les projets doivent aussi prévoir une participation individuelle intensive, dune durée minimale de lordre de 180heures, pour une moyenne dau moins 20heures par semaine établie sur la durée du projet.
La Mesure de formation de la main-duvre
La mesure de Formation de la main-duvre a pour objectif de permettre à des clientèles ciblées dacquérir des compétences liées à lemploi, par une aide aux individus et aux employeurs visant une formation adaptée afin de contribuer à linsertion au marché du travail et au maintien en emploi.
Les prestataires de laide sociale peuvent être admissibles à cette mesure, dans le cadre dun Parcours individualisé vers linsertion, la formation et lemploi. Toutefois, les personnes admissibles doivent généralement avoir quitté les études régulières depuis au moins 24 mois. Certaines exceptions à cette règle du 24 mois sont cependant prévues, incluant le cas des jeunes mères adolescentes désireuses de poursuivre leur formation.
Les activités admissibles à la mesure sont les activités qualifiantes et transférables: alphabétisation, francisation, formation en langues secondes, formation de niveau secondaire, collégial ou universitaire, visant linsertion ou le maintien en emploi, dans un souci de gestion efficace et efficiente des fonds. Sont également admissibles les formations dappoint définies comme des formations de 45heures et moins, offertes par les réseaux public, privé ou communautaire de façon intensive ou à temps partiel.
En plus de la formation en établissement, divers modes de formation adaptée sont admissibles: alternance travail-études, formation à distance, formation en milieu de travail, etc.
Des activités périphériques peuvent également se greffer à la formation pour évaluer les compétences du participant, le préparer à entreprendre sa formation, lui offrir un encadrement adapté à sa situation, laider à sinsérer en emploi à la fin de sa formation, permettre la reconnaissance des acquis et des compétences, etc.
La durée de la formation varie, le cas échéant, en fonction du Parcours individualisé vers linsertion, la formation et lemploi. Elle ne doit généralement pas dépasser trois ans.
Emploi-Québec privilégie le recours au réseau public denseignement et aux établissements privés subventionnés par le ministère de lÉducation, lorsque le service est disponible et accessible. On peut aussi faire appel aux organismes communautaires et coopératifs spécialisés dans la formation ainsi quà dautres intervenants offrant une formation spécialisée.
La mesure Subventions salariales
La mesure Subventions salariales vise lintégration dans des emplois durables ou lacquisition dexpériences professionnelles de personnes à risque de chômage prolongé. Cette mesure dinsertion consiste en une subvention salariale accordée à lemployeur pour couvrir la totalité ou une partie du salaire versé à lemployé. Elle se divise en deux volets: «Insertion en emploi» et «Expérience de travail».
Le volet «Insertion en emploi » vise lintégration dans des emplois durables de personnes à risque de chômage prolongé ou vise à offrir une première expérience de travail dans leur domaine détudes à de jeunes diplômés. Le volet «Expérience de travail» vise quant à lui à permettre lacquisition dexpériences professionnelles transférables pouvant servir de tremplin à des personnes à risque de chômage prolongé en vue de les intégrer dans des emplois durables.
Les prestataires de laide sociale peuvent être admissibles à cette mesure, dans le cadre dun Parcours individualisé vers linsertion, la formation et lemploi. La mesure sadresse plkus spécifiquement aux personnes qui sont à risque de chômage prolongé et qui, sans le recours à une subvention, pourraient difficilement parvenir à intégrer le marché du travail.
Les emplois admissibles sont des emplois durables et à temps plein dau moins trente heures par semaine ou plus, selon un nombre dheures correspondant à la durée de la semaine normale de travail de lemployeur.
La subvention doit être accordée pour permettre au participant doccuper un poste vacant et/ou additionnel et ne devra en aucun temps être utilisée au remplacement demployés.
À lexception des entreprises de léconomie sociale, la durée de la période de subvention ne peut dépasser 30semaines. Exceptionnellement, si les difficultés dintégration en emploi de lusager le justifient, elle pourrait être prolongée jusquà un maximum de 40semaines.
La mesure Supplément de retour au travail
La mesure Supplément de retour au travail a pour but dencourager les personnes ciblées à accepter des emplois au moyen dun incitatif de retour au travail.
Les personnes à faible revenu qui veulent occuper un emploi font face à des contraintes financières du fait des coûts supplémentaires liés à un début demploi. Ces coûts peuvent difficilement être assumés en raison du délai à cumuler un revenu de salaire qui permettrait de les défrayer. Loctroi dune aide ponctuelle lors du retour au travail permet de faciliter laccès à un emploi à des personnes qui auraient autrement eu de la difficulté à assumer ces coûts de transition.
Les prestataires de laide sociale personnes ayant peu ou pas travaillé au cours des douze mois précédant le début de lemploi peuvent être admissibles à cette mesure à certaines conditions.
Le Supplément de retour au travail est versé à la personne admissible en un seul paiement de 500$, sur preuve dobtention dun emploi. Il doit sagir dun emploi à temps plein, normalement dau moins 30heures par semaine.
La mesure Soutien au travail autonome
La mesure Soutien au travail autonome a pour objectif daider les individus à parvenir à l'autonomie sur le marché du travail en créant ou en développant leur entreprise ou en devenant des travailleurs autonomes.
Cette mesure permet doffrir aux personnes, ayant en main des projets prometteurs, un soutien et des conseils pour les aider à débuter en affaires. Elle repose sur un travail en concertation avec les intervenants du milieu compétents en matière dentrepreneurship.
La mesure est mise en uvre dans un contexte de concertation et de développement économique local. Emploi-Québec et le ministère des Régions assument une gestion partagée de la mesure.
Pour être sélectionné, le projet de lindividu demandeur devra être viable. Il devra aussi répondre à un besoin du milieu, ne pas générer une saturation dans le secteur économique ni représenter, en raison de l'assistance reçue, une concurrence déloyale vis-à-vis d'autres entreprises déjà établies.
Les prestataires de laide sociale peuvent être admissibles à cette mesure, dans le cadre dun Parcours individualisé vers linsertion, la formation et lemploi.
Le participant devra apporter une contribution financière à son projet. La contribution peut être faite sous forme de biens, de matériels, d'équipement, d'outillage ou d'argent et doit représenter 15% de lallocation versée au participant. La durée de laide financière est négociée avec chaque participant pour une période maximale de 65semaines
La mesure Insertion sociale
Lobjectif de la mesure Insertion sociale est le développement dattitudes, de comportements et dhabilités préalables à lintégration à lemploi de personnes pour qui laccès au marché du travail ne peut être envisagé quà plus ou moins long terme.
Les prestataires de laide sociale peuvent être admissibles à cette mesure, dans le cadre dun Parcours individualisé vers linsertion, la formation et lemploi. Ils ont accès à une allocation supplémentaire durant la durée de leur participation..
Les projets doivent êtres présentés par des organismes communautaires. Ils doivent permettre le développement dhabiletés, dattitudes et de comportements favorisant linsertion sociale et professionnelle par la participation à des activités communautaires bénévoles ou à des activités dalphabétisation. En aucun cas les activités proposées sapparenteront à des activités exercées par des personnes salariées.
Il ny a pas de durée maximale de participation. Toutefois, la participation doit être réévaluée après douze mois et pourra être prolongée selon le cas.
La durée mensuelle de présence à la mesure est généralement de 60heures les premiers six mois et de 80heures par la suite.
Autres mesures daide à lemploi
La mesure Destination Emploi sadresse à toutes les personnes nouvellement admises à laide sociale ou aux personnes qui sy trouvent déjà et qui nont pas de contraintes à lemploi.
Cette mesure prévoit une intervention en deux étapes. Dabord, dès que ladmissibilité à lassistance-emploi est établie, une rencontre avec un agent daide socio-économique est prévue afin dévaluer le potentiel demploi. Cette rencontre permet aussi de communiquer linformation pertinente sur les droits et obligations reliés à lassistance-emploi et sur les ressources disponibles pour faciliter la recherche demploi.
Ensuite, deux possibilités sont offertes à la personne participante: participer à une entrevue avec un agent daide à lemploi dans le but détablir un plan daction individualisé ou entreprendre une démarche individuelle de recherche demploi. Dans ce cas, la personne doit participer à une activité de soutien à la recherche demploi offerte par Emploi-Québec. Cette activité prévoit de linformation sur le marché du travail ainsi que sur les outils et les services mis à la disposition des chercheuses et des chercheurs demploi. Elle prévoit aussi la prestation de conseils pour établir un plan daction personnel de recherche demploi adapté à la situation de la personne.
Six mois plus tard, si la personne na pas trouvé de travail, elle devra rencontrer de nouveau un agent daide socioéconomique, qui pourra au besoin la diriger vers Emploi-Québec afin dobtenir une aide plus spécialisée
Par ailleurs, le projet Solidarité jeunesse représente une très large expérimentation qui a pour objet doffrir une alternative à laide sociale pour les jeunes de moins de 21 ans. La participation à ce projet se fait sur une base tout à fait volontaire. Dans le cadre de Solidarité jeunesse, des organismes spécialisés offrent un soutien personnalisé et un encadrement auprès des participants pour une durée dun an.
Pendant les trois premiers mois, à raison dau moins vingt heures par semaine, les jeunes sont appelés à prendre part à des activités visant à les aider à recouvrer leur autonomie. Au terme de cette démarche, le jeune est orienté soit vers une mesure de formation ou dintégration au marché du travail, soit vers les études en faisant appel au système des prêts et bourses aux étudiants ou directement vers lemploi.
Pendant les trois premiers mois, les jeunes reçoivent de lorganisme partenaire une allocation équivalente à celle de la prestation de laide sociale, plus une majoration de 130 $.
Cette mesure sadresse aux jeunes qui sont admissibles à laide sociale, qui sont à risque élevé de chômage prolongé et qui sont intéressés à profiter dune alternative à laide sociale.
Le programme APPORT
LAide aux parents pour leurs revenus de travail (APPORT) est un programme qui procure un supplément aux revenus de travail des parents dont le revenu brut ne dépasse pas 26 000$ et ayant au moins un enfant à charge. Il offre un supplément aux revenus de travail des parents prestataires de l'aide de dernier recours qui réintègrent le marché du travail.
Ce programme vise à aider les parents à faible revenu à garder leur emploi et à appuyer les parents prestataires de l'aide sociale dans leur démarche de réintégration du marché de l'emploi. Le supplément payé sous le programme APPORT varie selon le nombre de personnes dans la famille et la situation familiale, les revenus, les frais de garde et les coûts du logement. Le supplément augmente jusquà un niveau déterminé selon la situation familiale puis régresse pour s'arrêter dès que la famille paye un dollar en impôt provincial sur le revenu.
Élaboration et mise en application du programme
Responsabilité de la conception et de la mise en application
Le ministère de emploi et de la Solidarité sociale est chargé délaborer les programmes visant à répondre aux besoins financiers de la clientèle bénéficiant de la sécurité du revenu et à favoriser sa réinsertion sociale et professionnelle.
Les services publics demploi, jusquen 1997, étaient offerts aux différentes clientèles par les Centres Travail-Québec, la Société québécoise de développement de la main-doeuvre (SQDM) et le ministère du Développement des ressources humaines du Canada. En 1997, on dénombrait pas moins de 117 mesures d'aide dispersées entre les 2 ordres de gouvernements et une douzaine de ministères et d'organismes québécois soccupant de la gestion de ces mesures. La multiplicité des groupes intervenant dans les questions liées a l'emploi ainsi que la dispersion des actions publiques, privées et communautaires relatives au marché du travail conduisaient à la fragmentation des services d'emploi au Québec.
Le 15 mai 1997, le gouvernement du Québec crée le Ministère de lEmploi et de la Solidarité sociale. La création de ce nouveau ministère a permis dintégrer au sein d'une même institution les services de placement, les mesures actives du marché du travail, de même que le soutien de l'activité de recherche d'emploi. Ce ministère est ainsi responsable dune double mission: la promotion et le soutien du développement de la main-d'oeuvre et de l'emploi par l'intermédiaire dune politique active du marché du travail et la mise en oeuvre des politiques et des mesures d'aide financière et de soutien du revenu.
Marge de manoeuvre locale dans lélaboration et la mise en application des programmes
Contrairement aux années antérieures, durant lesquelles l'analyse des problèmes de l'emploi de même que l'élaboration des programmes d'action sétaient essentiellement faites au palier central, le nouveau régime consacre limportance du palier local en matière d'économie et d'emploi et donne une grande marge de manoeuvre aux intervenant locaux. Cette nouvelle réforme repose essentiellement sur la mobilisation et la valorisation des possibilités d'un milieu, sur le dynamisme individuel et collectif dans la recherche de solutions à la crise de l'emploi et du développement.
Dans le cadre de la nouvelle réforme, les interventions en matière de main-d'oeuvre prennent appui sur le développement local et les partenariats qui devront être développés à tous les niveaux. Les centres locaux d'emploi constitueront la base du réseau québécois de services d'emploi.
La nouvelle réforme prévoit une gestion par fonds, des programmes qui sont moins normés et des balises qui permettent plus de latitude.
Sources de financement et coûts du programme
La participation à des programmes et mesures demploi comprend généralement des incitatifs pour les prestataires et, sil y a lieu, pour les employeurs. Pour le prestataire, elle peut prendre la forme dun soutien individualisé du revenu ou dallocation pour la participation. Pour lemployeur, elle peut se traduire par une subvention salariale.
Financement des programmes
Le budget dintervention du Fonds de développement du marché du travail pour lannée 2001-2002 est de lordre de 796,1 M$, dont près des trois-quart provient du compte dassurance-emploi et le quart des fonds du Québec. Ce budget sert à financer les participations des prestataires de lassurance-emploi ainsi que celles des prestataires de laide sociale et des autres partcipants admissibles.
Ce budget est régionalisé à plus de 85 % de ce budget, lenveloppe centrale totale étant limitée à 111,6 M$ .
Garde denfants subventionnée
Le soutien du revenu établi dans le cadre dune participation à une mesure prend généralement en compte les frais de garde encourus par la personne particiapnte.
Participants au programme
Critères d'admissibilité au programme
Les critères dadmissibilité peuvent varier selon la mesure. Ils sont présentés plus haut à la section intitulée Les activités du programme.
Participants admissibles
Les individus admissibles aux mesures actives:
Emploi-Québec intervient auprès des individus selon une approche différenciée et ciblée en fonction du risque de chômage. Cest ainsi que des actions particulières sont menées auprès des personnes à risque élevé de chômage, parmi lesquelles on compte certaines catégories de la main-duvre féminine, certaines catégories de jeunes ainsi que les personnes handicapées, les adultes ex-judiciarisés, les personnes immigrantes et les travailleurs âgés qui sont à la recherche dun emploi.
À moins de dispositions différentes dans les «Modalités particulières», les individus admissibles sont:
· les participants de lassurance-emploi, soit: les chômeurs, dont la période de prestation a été établie ou a pris fin au cours des 36mois qui précèdent la date de la demande daide ou à légard desquels une période de prestations de maternité ou parentales a été établie au cours des 60mois qui précèdent la demande daide, qui ne sont pas retournés au travail par la suite pour soccuper dun enfant nouveau-né ou adopté et qui tentent de réintégrer le marché du travail;
- les prestataires de lassistance-emploi;
- les personnes «sans soutien public du revenu», soit: les personnes qui ne sont pas des participants de lassurance-emploi ou des prestataires de lassistance-emploi, et dont les ressources financières ne leur permettraient pas de subvenir à leurs besoins durant une période de participation à une mesure active.
- Sont exclus:
- les revendicateurs du statut de réfugié;
- les personnes qui possèdent un permis de travail temporaire.
Nombre de dossiers
On comptait au total 576 614 prestataires de laide social en mars 2001, dont 420 096 adultes et 156 518 enfants. Âgés en moyenne de 41,9 ans, les adultes du programme APTE se composent de 51,1% de femmes. En moyenne, les personnes prestataires ont une durée de présence cumulative de 130 mois à l'aide de dernier recours. En mars 2001, on retrouve donc :
Nombre d'adultes sans contrainte
192,312
45.8%
Avec contraintes temporaires à l'emploi
105,560
25.1%
Avec contraintes sévères à l'emploi
122,224
29.1%
Nombre total d'adultes
420,096
100%
En 2000-2001, environ ont participé à des mesures actives demploi, destination-emploi, solitarité jeunesse, APPORT.
Accessibilité
Le programme devrait être en mesure de desservir tous ceux qui doivent participer. En général, l;,accesibilité au programme est consiDans les faits, les délais dattente peuvent atteindre un an. Alors quen principe, tous ont accès aux mesures, lobjectif de premier plan demeure celui de favoriser l'intégration à l'emploi du plus grand nombre possible de personnes qui sont aptes au travail. Par conséquent :
- la clientèle APTE sera favorisée pour la participation aux mesures avant celle du programme Soutien financier;
- autant que possible, la demande du client qui a trouvé lui-même sa mesure et sa place dans cette mesure passe en priorité;
- en général, on recommandera les personnes ayant exprimé leur intérêt aux mesures, et dont les caractéristiques répondent le mieux à la demande des organismes partenaires.
En somme, si le nombre de places disponibles dans les mesures est insuffisant, une priorité sera accordée aux personnes les plus susceptibles den bénéficier pour sintégrer à un emploi.
Nature de la participation au programme
Le programme vise à aider les personnes susceptibles de réintégrer le marché du travail dans leur démarche de réinsertion. La participation à une mesure nest pas obligatoire mais elle donne droit à une prestation plus élevée. Le participant peut aussi quitter le programme sans être pénalisé sil y a une raison valable, par exemple labsence de services de garde denfants.
La Loi oblige cependant le bénéficiaire à faire des démarches pour sintégrer au marché du travail et son refus de le faire ou le refus dun emploi qui lui est offert, peut entraîner une pénalité.
Tout indique que cette obligation d'entreprendre une démarche active d'intégration sociale ou professionnelle sera maintenue avec le programme Parcours. La personne devra, avec l'aide des services offerts par le Centre local d'emploi, établir un parcours individualisé. Ce parcours individualisé sera mis en vigueur graduellement, selon la possibilité d'offrir des occasions réelles d'insertion dans le cadre du plan d'action local. Dès l'adoption du nouveau régime, les personnes de 18 à 24 ans auront à s'engager dans un tel parcours. Par la suite, le parcours sera offert en priorité aux chefs de famille monoparentale et sur une base volontaire, aux autres prestataires. Cette offre sera progressive et coordonnée avec l'extension des services de garde prévue dans le cadre de la politique familiale.
Orientation et suivi des participants
La démarche d'intégration à l'emploi implique le cheminement du prestataire dans des activités qui favorisent son autonomie financière et l'accès à un emploi, et qui sont appropriées à sa situation et à ses besoins.
Les séances dorientation se font au Centre Travail-Québec (CTQ). La première entrevue avec lagent demployabilité dure en moyenne une heure et se fait dans les premiers dix jours suivant la première prise de contact. Les autres entrevues seront dune demi-heure environ. La mesure Options offre aux jeunes deux à trois entrevues d'une heure dans les premiers dix jours après la première prise de contact, entrevues qui ont pour effet de mobiliser les jeunes. La personne est vue dabord individuellement, et participe par la suite à des sessions spécialisées en groupe.
Les agents socio-économiques du Centre offrent aux participants un suivi personnalisé, et ce pendant toute la durée de la participation au programme. Ce suivi vise à permettre au prestataire de fournir des informations utiles sur sa situation face à l'emploi et dy réfléchir; à déterminer les forces, intérêts et contraintes du prestataire face au marché du travail; à assurer le suivi des démarches d'emploi réalisées en identifiant les difficultés rencontrées; à évaluer si le prestataire est prêt à l'emploi ou s'il a besoin d'une évaluation plus approfondie ou d'une activité plus spécialisée pour cheminer vers son intégration à l'emploi; à transmettre au prestataire des instructions pertinentes quant aux démarches appropriées à sa situation pour réaliser son intégration à l'emploi.
Des mesures sont aussi mises en place pour sassurer de la participation du prestataire à une activité et ces mesures varient en fonction de la nature de lactivité. Par exemple, l'établissement d'enseignement auquel est inscrit le prestataire transmet au CTQ un rapport mensuel d'absences ou encore avec la mesure Extra, les absences non autorisées d'un prestataire peuvent entraîner son inadmissibilité à la mesure.
La fréquence et lintensité du suivi peuvent cependant varier en fonction de la disponibilité de lagente et le manque de disponibilité représente une contrainte dans la situation actuelle. Avec Parcours, on envisage un encadrement plus serré et lon prévoit embaucher du personnel à cet effet.
Processus dappel
Le prestataire qui souhaite quune décision soit ré-évaluée peut avoir accès à un processus dappel, ou ce quon appelle plus communément, le processus de révision. Le guide explicatif des programmes de la sécurité du revenu, Une aide à vos efforts! qui est remis aux prestataires, traite de la question du droit dappel dune décision.
Toute décision relative à l'aide accordée dans les programmes Soutien financier ou APTE est sujette à révision sauf les décisions relatives :
- à l'élaboration d'un plan d'action, y compris les services d'information et d'orientation qui sont offerts, et au remboursement des coûts occasionnés par les démarches prévues;
- à la référence à une mesure temporaire de soutien à l'emploi, de formation ou d'activité de services communautaires;
- à la conclusion d'une entente avec le prestataire participant à une mesure ainsi qu'avec son employeur;
- à l'attribution de l'aide dans une situation de risque pour la santé ou risque de dénuement total, en vertu d'un pouvoir discrétionnaire du Ministre et s'il a lieu la réclamation de l'aide versée en vertu de cet article;
- au versement d'une prestation spéciale de santé non prévue au règlement Le chèque mensuel, au même titre qu'un avis écrit transmis au prestataire est considéré comme une décision.
Une demande de révision peut être initiée par le prestataire dans les situations suivantes :
- lobligation de participer au programme;
- les critères dadmissibilité non remplis;
- le refus dadmission au programme;
- le renvoi du programme;
- la perte de services ou de subventions;
La demande de révision doit être initiée dans les 90 jours de la date à laquelle la personne a été avisée d'une décision, soit à partir de la date de l'avis de décision ou à partir de la date du chèque, selon la première de ces dates, et elle peut être reçue même après l'expiration du délai de 90 jours, si le plaignant fait la preuve qu'il était dans l'impossibilité d'agir plus tôt. Elle ne suspend pas l'exécution de la décision et doit être faite par écrit.
La demande est entendue par la personne désignée par le Ministre dans chacune des régions ou, par un comité formé d'un médecin et d'au moins deux autres professionnels désignés par le Ministre dans le cas d'une évaluation des contraintes que présente une personne à l'emploi, ou par un médecin désigné par le Ministre dans le cas d'une évaluation d'un empêchement que présente une personne à participer à une mesure pour un motif relié à son état de santé.
Une personne peut faire appel devant la Commission des affaires sociales de la décision lui refusant de se pourvoir en révision après l'expiration du délai de 90 jours, dans les 15 jours de la date à laquelle elle a été avisée de ce refus. Si la Commission reçoit l'appel, le dossier retourne à la personne ou au comité qui avait rendu la première décision afin de statuer sur le fond de litige. La Commission des affaires sociales est un tribunal administratif indépendant du ministère.
Ressources communautaires
La base de lemploi
Facteurs pris en compte lors de lélaboration des programmes
La réforme de 1989 de même que la nouvelle réforme de 1997 touchent lensemble de la province et les programmes conçus et mis en place dans le cadre de ces réformes tiennent compte de la réalité économique provinciale. On considère entre autres :
- les activités économiques prédominantes;
- les tendances dans les activités économiques;
- les tendances de lemploi;
- le taux de chômage;
- le nombre de personnes qui ont recours à la sécurité du revenu.
Les particularités régionales, notamment la situation de lemploi au plan local, constituent un élément important. On sassure que les besoins locaux en compétences correspondent aux compétences que les participants ont déjà acquises ou quils développeraient au cours du programme. On tient compte des besoins futurs en emploi dans chacune des régions, du taux de chômage en fonction des régions, des récessions et de ses conséquences sur lemploi régional, des mises à pied ou fermetures dusine et enfin du taux régional dassistés sociaux.
La nouvelle réforme mettra cependant davantage laccent sur la prise en charge des services au palier local. Les régions élaboreront leurs plans en fonction de leurs besoins particuliers. La gestion par fonds permettra une plus grande flexibilité.
Équité en matière demploi et effet de substitution
Effet de substitution On tente déviter que les participants à une mesure du ministère de lEmploi et de la Solidarité ne remplacent les travailleurs qui ont déjà un emploi dans léconomie locale. Les critères dadmissibilité pour SMT, EXTRA et PAIE visent à prévenir ce genre de situation.
Dans le secteur à but non lucratif il ny a pas deffet de substitution car il ny aurait pas eu demploi autrement. Dans le secteur privé, le contrat avec lemployeur énonce clairement que lemployeur na pas le droit de combler par un employé subventionné par le ministère, un poste devenu vacant suite à un départ, un congédiement ou une mise à pied.
Prédominance des hommes/femmes dans certains types d'emploi On na pas tenu compte, lors de la conception du programme, du fait que les femmes et les hommes ont tendance à prédominer dans des types demploi différents. On a cependant ciblé les familles monoparentales dans APTE et PARCOURS. Le programme APPORT, l'allocation intégrée pour enfants et le retour aux études offrent un support aux femmes et on encourage la promotion demplois bien rémunérés pour les femmes avec la mesure REPS.
Les services communautaires
Intégration des ressources communautaires
L'intégration des Centres Travail-Québec, de lAssurance-emploi, et de la Société québécoise de main-d'oeuvre ainsi que le regroupement des programmes et les mesures d'appoint AGIR et OPTIONS pour les jeunes, sont au nombre des mesures qui ont été prises pour réduire au minimum la duplication des services.
L'action du ministère reposera largement sur le partenariat entre l'État et les organismes patronaux, syndicaux et communautaires :
- au niveau national, la nouvelle Commission des partenaires du marché du travail sera associée à la définition des politiques et des stratégies du marché du travail, ainsi qu'à la définition des besoins en développement de la main-d'oeuvre. Les partenaires prendront aussi part à la gestion d'Emploi-Québec, en suivant de façon continue l'évaluation du plan d'action et l'atteinte des objectifs.
- au niveau régional, ce sont les conseils régionaux de la main d'oeuvre qui assumeront le mandat de définir la problématique régionale du marché du travail et d'identifier des stratégies régionales d'action.
- au niveau local, Emploi-Québec, qui sera responsable de la Politique active du travail, collaborera étroitement avec le conseil d'administration du centre local de développement. À ce palier, tout près du marché du travail, s'ancrera l'action d'Emploi Québec et de ses partenaires. En effet, les conseils d'administration des centres locaux de développement auront la responsabilité d'élaborer un plan local de développement de l'économie et de l'emploi qui comprendra la stratégie retenue au palier local pour le développement de la main-d'oeuvre.
Un guichet unique
Au niveau local, la livraison des services de première ligne relèvera du Centre local d'emploi (CLE), qui regroupera aussi les services de sécurité du revenu. Les centres locaux d'emploi, qui seront au nombre de 130 à léchelle du Québec, répondront aux besoins de tous et toutes, en emploi ou en recherche d'emploi - prestataires ou non de l'Assurance-emploi ou de la sécurité du revenu - et aux entreprises qui ont besoin de main-d'oeuvre.
Prise en considération de la diversité dans la communauté
Les facteurs démographiques des prestataires de la sécurité du revenu dans la province sont des éléments que lon prend en considération lors de la conception des programmes. Ces facteurs incluent lâge, le sexe, la constellation familiale, la taille de la famille, le milieu rural/urbain, lorigine ethnoculturelle, le statut dhandicapé.
- Les jeunes On a déjà parlé des mesures qui visent plus particulièrement les jeunes et de la volonté dintensifier les interventions auprès de ce groupe dâge. Il sagit du premier groupe ciblé par PARCOURS et les jeunes feront lobjet dun suivi systématique.
- Les programmes qui sadressent aux jeunes noffrent pas actuellement toute la flexibilité requise pour répondre à leurs besoins. Les normes établies par le ministère de la Sécurité du revenu et du ministère de l'Éducation représentent parfois des embûches. Il faut intensifier la collaboration entre les ministères et la nouvelle réforme semble offrir les moyens de le faire. Une plus grande décentralisation, la gestion par fonds en fonction des besoins locaux, et les plans locaux d'action concertés pour le développement de l'économie et l'emploi donneront la flexibilité nécessaire.
- Les personnes dorigine ethnique différente Pour répondre aux besoins de ce groupe, on établit des liens avec le Ministère des Relations avec les citoyens et Immigration (MRCI) et avec les Centres dorientation et de formation des immigrants (COFI) pour l'alphabétisation. On poursuit aussi les efforts pour assurer la reconnaissance des diplômes tout en favorisant le développement des liens avec les corporations professionnelles.
- Les femmes Les familles monoparentales sont une priorité et une série de mesures visent à appuyer les femmes. On a déjà parlé des subventions pour les services de garde, lexemption pour les mères d'enfants de moins de 6 ans. SEMO vise plus particulièrement les femmes en difficulté et plusieurs mesures FRAIE (Fonds régionalisé daide à lintégration à lemploi) sadressent aux très jeunes parents.
- Les Autochtones Il y relativement peu dAutochtones hors réserves qui sont bénéficiaires de la sécurité du revenu. Ils ont accès aux mêmes mesures que les autres groupes. Les Autochtones qui vivent sur les réserves sont sous la responsabilité du Fédéral et gèrent leurs propres programmes. Quelques-uns de ces programmes s'inspirent des programmes de la sécurité du revenu. Cest le cas de la mesure Rattrapage Scolaire.
- Les personnes handicapées 30% des personnes qui participent aux services externes de main-d'oeuvre (EXTRA) sont des personnes handicapées.
La flexibilité des programmes
En 1989, la flexibilité accordée dans le cadre des programmes reposait en grande partie sur le processus d'évaluation des besoins et le développement dun plan d'action avec le prestataire, de même quavec la diversité et la multiplicité des mesures. Avec la réforme de 1997, on mise sur le développement dun plan local d'action adapté aux réalités locales, la définition des parcours individualisés vers l'insertion, la formation et l'emploi, des mesures de formation diversifiées, des services psychosociaux pour les cas difficiles, des services de garde, des actions spécifiques en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes, une intensification du soutien aux mères de familles monoparentales dans leur parcours vers l'insertion, la formation et l'emploi, et enfin, pour les immigrants reçus, l'adaptation des services et le soutien à l'intégration socio-économique.
Évaluation du programme
Le plan dévaluation
Lévaluation de la mesure peut se faire à la fin du processus ou à différentes étapes du programme, comme ce fut le cas avec Relance. Le budget réservé à lévaluation du programme en 96-97 était de 1,4 million. Le ministère fait lui-même lévaluation, la recherche et produit les statistiques. Dans certains cas, le Fédéral paie la moitié des coûts d'évaluation.
Le programme mis sur pied en 1989 prévoyait au départ un cadre d'évaluation globale, qui visait particulièrement l'évaluation de l'implantation du nouveau programme. On a par la suite procédé, dans le cadre des plans annuels, à l'évaluation des mesures et le rapport Relance est le résultat de la démarche dévaluation des cinq mesures. Cette évaluation a été répétée à trois reprises, mais comme les résultats allaient toujours dans le même sens, on a alors mis fin à ces évaluations.
Les études d'évaluation réalisées par la Direction de l'évaluation et de la statistique du ministère de la Sécurité du revenu avaient pour but de dresser un bilan des connaissances acquises en matière de développement de l'employabilité des prestataires de la sécurité du revenu. On a tenté de répondre aux questions suivantes:
- Que savons nous des effets de ces interventions pour l'intégration en emploi des prestataires?
- A-t-on réussi véritablement à rendre les personnes qui y ont participé plus aptes à occuper un emploi?
- Sont elles significativement plus nombreuses à participer au marché du travail?
- Quelles sont les perceptions des différentes personnes impliquées, prestataires, agents, employeurs privés et organismes, à l'égard de ces programmes? Pourquoi y participe-t-on? Pourquoi met-on fin prématurément à une participation?
Le programme Parcours prévoit un cadre d'évaluation systématique et intégré. On touche ici deux réformes : celle de la sécurité du revenu et le volet emploi. Le ministère a toujours accordé une importance égale aux deux volets de la recherche, soit laspect quantitatif et laspect qualitatif. La SQDM (volet emploi), a historiquement favorisé lapproche quantitative. Il est encore trop tôt pour dire quelle orientation sera privilégiée en matière dévaluation suite à l'intégration des programmes de la sécurité du revenu et de l'emploi dans les prochains mois.
Évaluation coûts-bénéfices
On considère quil y a des avantages à la fois monétaires et non monétaires au développement et à la mise sur pied des programmes demployabilité. Du côté des avantages monétaires on retrouve les données fiscales, les prestations, les taxes à la consommation et enfin les économies. Les avantages non-monétaires incluent la valeur sociale de la production: un service offert à une personne âgée, la baisse de la criminalité ou encore des coûts sociaux engendrés par la dépendance à la sécurité du revenu.
Recueil de statistiques
Le recueil de différentes statistiques permet également dobtenir les données suivantes:
- le nombre total de participants qui quittent lassistance sociale;
- le nombre total de participants qui trouvent un emploi;
- la proportion de participants qui quittent lassistance sociale;
- la proportion de participants qui trouvent un emploi;
- la mesure dans laquelle les participants conservent leur emploi. (On définit ici la notion de durabilité à 18 mois);
- le temps requis pour trouver un emploi; donnée recueillie d'une façon ponctuelle, comme dans le cas de Relance;
- la mesure dans laquelle les participants qui ont quitté la Sécurité du Revenu pour intégrer le marché du travail, reviennent à la Sécurité du Revenu;
- la mesure dans laquelle les parents adolescents complètent leurs études secondaires et trouvent un emploi;
- la nature des emplois obtenus par les participants selon les catégories demploi (temps plein, temps partiel, court terme, etc.), ainsi que le niveau demploi obtenu (débutant, échelle salariale, niveau de compétences) et le type de profession exercé par les participants sont des données que lon obtient de façon ponctuelle.
Les gains demploi ou revenus d'emploi ne sont pas des données que lon recueille de façon récurrente en raison des problèmes de standardisation. Il est difficile de cerner les revenus lorsque les gens occupent deux emplois ou encore travaillent sur appel. On souhaiterait le faire à lavenir, et de façon plus régulière, mais on doit être en mesure de contrôler les problèmes méthodologiques.
Lévaluation des participants
La satisfaction du client sera évaluée par rapport à la prestation de services. On prend un ensemble d'éléments et on mesure la satisfaction en fonction de chacun des éléments.
Utilisation des résultats de lévaluation
Les résultats de lévaluation peuvent servir à élargir le programme, à entreprendre de nouveaux programmes, à modifier le programme ou encore à y mettre fin. Les résultats dévaluation des différentes mesures seront considérés dans la planification des nouveaux programmes associés avec Parcours.
Autres considérations
La synthèse des résultats des études d'évaluation permet de constater quen général, la participation aux mesures permet datteindre l'objectif d'intégration en emploi. On observe un effet positif à trois niveaux : l'insertion en emploi, la sortie de la sécurité du revenu à la suite de l'obtention d'un emploi et la qualité de l'intégration en emploi. La situation des personnes participantes est plus avantageuse par rapport à chacun de ces éléments que celle observée chez des personnes non participantes. Par conséquent, il y a un impact ou un effet net positif relié à la seule participation aux mesures.
On est par contre sensible à l'effet d'attraction. On sait quun séjour de deux ans à l'Aide sociale permettra davoir accès à la formation professionnelle au secondaire alors que le parcours normal devrait être celui des Prêts et Bourses. On est conscient par ailleurs que les personnes aux prises avec plus de barrières à l'emploi profitent davantage des programmes demployabilité et celles ayant un bon potentiel demployabilité risquent de retarder leur sortie de l'aide en raison de leur participation à une mesure. Cest dailleurs ce que nous révèle le résultat de deux études, la première réalisée en 1988 et la seconde en 1993.
Et il faut bien le dire, pour bon nombre de prestataires qui entreprennent une participation, l'objectif d'intégration en emploi n'est pas atteint. Une étude qualitative réalisée en 1993 parle des conséquences au plan psychologique dune telle situation. Ainsi, le processus peut mener à renforcer un sentiment de dévalorisation qui, par la suite, rendra encore plus difficiles les démarches pour réintégrer le marché du travail.
Dautres difficultés peuvent survenir, notamment une mauvaise évaluation des besoins conjuguée à l'absence d'outils adaptés et le manque d'information des prestataires. Le processus lui-même laisse peu de place au prestataire concerné dans le choix de la mesure et le soutien pour la recherche d'emploi est souvent insuffisant. Les prestataires sont nombreux à vivre des problèmes personnels, familiaux ou de santé à un moment ou l'autre de leur séjour à l'aide; ce type de contraintes bien proportionnellement moins nombreuses parmi les participants que chez les personnes non participantes, est quand même présent. On note par ailleurs un manque de services complémentaires aux mesures, et le lien entre les services offerts et les besoins de la clientèle nest pas toujours celui quon aurait souhaité.
La nouvelle réforme
Les orientations de la réforme reposent sur une réorganisation des services publics d'emploi notamment en intensifiant les actions préventives en matière de service de garde dans le cadre d'une politique familiale intégrée. Les services de garde et les services à la petite enfance sont donc d'une très grande importance dans l'objectif de conciliation des responsabilités familiales et professionnelles. Ils répondent à la fois aux besoins des enfants et des parents, particulièrement dans le cas des familles monoparentales.
Lintroduction de la nouvelle allocation intégrée pour enfants est prévue pour septembre 1997. Le programme d'allocation familiale unifiée, l'assurance médicaments, les services de garde font partie des mesures favorisant l'insertion sur le marché du travail. Cette allocation, qui sera complètement distincte de la sécurité du revenu, permettra de combler les besoins de base des enfants, y compris les besoins particuliers des enfants de familles monoparentales, que leurs parents soient ou non prestataires de la sécurité du revenu. Elle permettra à toutes les familles à faible revenu de bénéficier de l'aide maximale à l'égard des enfants, alors quà présent seules les familles prestataires y ont droit.
Cette allocation regroupera la composante enfant de la sécurité du revenu et les allocations familiales. Établie sur la base du revenu familial de l'année précédente et ajustable en cours d'année en cas de changement majeur dans la situation ou dans le revenu familial, elle sera administrée par la Régie des rentes du Québec. L'allocation aura deux composantes :
- un montant de base, maximum dans le cas des familles à très faible revenu et qui diminue progressivement selon le revenu jusquà un niveau minimum;
- un supplément pour compenser les coûts supplémentaires d'une famille monoparentale.
Le programme APPORT continuera séparément, mais des modifications y seront apportées. On réduira notamment les montants alloués remplacés par lallocation familiale unifiée.
NOM:
Simon Blouin
TITRE:
Conseiller en politiques d'emploi Direction des politiques du marché du travail et de l'emploi
ADRESSE:
Ministère de lEmploi et de la solidarité 425, St-Amable, 4e étage
Québec (PQ) G1R 4Z1
TÉLÉPHONE:
(418) 646-2286 ADRESSE ÉLECTRONIQUE:
simon.blouin@mess.gouv.qc.ca TÉLÉCOPIEUR:
(418) 643-0019 WEBSITE: Ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale
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